Suite du retail tour réalisé à New York en fin d’année dernière – avec une sélection de points de vente dans l’univers alimentaire et leur visite dans la peau du shopper.
Whole Foods Market
Face au parc Bryant, ce magasin attire une clientèle plutôt hétéroclite : des habitants de la zone, des personnes travaillant à proximité et de nombreux touristes venant se restaurer sur place, soit dans la partie café, soit au 1er à proximité de tous les stands alimentaires ; dont le salad bar typiquement new yorkais et tellement pratique pour les déjeuners !
Ce magasin au format réduit car en plein centre de Manhattan est agencé de manière classique. Le rachat par Amazon n’a pas dramatiquement changé le concept de l’enseigne, hormis de nombreux stop-rayons rappelant l’avantage du programme Prime.
J’y ai toutefois relevé les particularités suivantes :
- Un stand de découpe des produits achetés place
Le balisage n’est spontanément pas très parlant mais en regardant plus précisément la vitrine et les pictos sur le fronton, on comprend que l’on peut bénéficier de tout type de découpe de sa viande ou de ses légumes. Un vrai plus serviciel pour faciliter l’achat de produits frais à préparer chez soi.
- L’association de produits santé / bien-être et peluches / jouets enfants
Cet espace – franchement surchargé de produits – est très surprenant ; les étagères sont décorées / animées par des peluches sans véritable lien logique.
Si j’étais shopper de ce magasin, j’éviterais franchement d’y emmener de jeunes enfants qui pourraient aisément méprendre les médicaments pour de la confiserie… une véritable aberration de cross-merchandising et d’assortiment face à l’offre principale.
- L’absence de paiement dématérialisé
La présence de tablettes laisse augurer que l’on peut payer en self-checkout… or, c’est seulement un moyen de commander une préparation à faire sur place. En plus, on comprend que le règlement par carte bancaire était possible avant avec la signalétique rajoutée.
Le parcours du shopper est ainsi sacrément complexifié : il doit repérer les produits, passer commande sur une borne, faire la queue qui s’étend souvent jusque dans les rayons et payer en caisse (avec un agencement de la ligne de caisses franchement classique) puis enfin attendre qu’on appelle son nom pour récupérer son produit.
En regard des magasins rupturistes Amazon Go, je trouve ce process tellement antique !
Eataly
A proximité du Flat Iron, ce temple de la gastronomie italienne est toujours aussi attirant. Toutefois, depuis ma 1ère visite en 2012 (cf. la série de billets), quasi rien n’a été modifié dans l’agencement et le mobilier – et certains espaces comme celui du café mériteraient un rafraîchissement.
Voyez la théâtralisation de la saison automne dans les rayons et espace restauration : des supports simples et sobres à l’effet envoûtant. Les shoppers tendent à ralentir leur rythme de parcours pour admirer la décoration ; leurs sens sont davantage sollicités pour découvrir des produits éphémères.
De plus, j’adore leur affichage avec le jeu de mots subtil pour fidéliser les shoppers.
Et leur principe de mise en avant des produits de saison est toujours aussi qualitatif, ça donne envie de tout acheter !
Une frustration cependant lors de ma visite : leur nouveau restaurant en rooftop n’était pas accessible en journée alors qu’il est incroyablement agencé. Rien que l’accès à son ascenseur privatisé est diablement bien présenté. J’ai vraiment hâte que celui de Paris ouvre au printemps prochain.
Omakasa restaurant
New York parait en constants travaux avec de nombreux échafaudages. Ce restaurant a eu la lumineuse idée de prolonger sa décoration sur celui devant sa devanture, ce qui attire forcément le regard des passants.
Dès l’entrée, on est plongé dans un décor de Lewis Carroll avec ces fresques murales. Et ce thème est tout à fait cohérent avec la naturalité des produits et recettes d’inspiration asiatiques.
Ce qui m’a frappé est la prouesse de l’éclairage pour ce restaurant tout en longueur sans autre ouverture que la vitrine. Voyez comme le fond est lumineux et les murs latéraux sont efficacement rétro éclairés.
Et l’univers onirique se prolonge avec le décor imprimé proche du comptoir du fond. Une bien belle découverte inopinée dans le quartier de Spring Street.
Nutella Café
Grosse déception en revanche avec le 2ème café Nutella au monde… alors que toute la boutique était fin prête, elle n’était pas encore ouverte lors de ma visite…
WTC Oculus – Epicerie Boulud
Pour finir, après la visite – très émouvante – du musée du 11 septembre, j’ai découvert le World Trade Center Oculus et son shopping mall ouvert en 2016. Le bâtiment est tout simplement spectaculaire, à la fois de l’extérieur et à l’intérieur.
On a l’impression de plonger dans l’antre d’un animal préhistorique, c’est à couper le souffle.
Et proche de l’accès à la gare qui dessert le New Jersey, j’ai découvert l’Epicerie Boulud et son assortiment de pâtisseries françaises fort bien présentées et attrayantes pour les chalands et touristes. Son agencement est plutôt classique et c’est surtout sa terrasse implanté sous l’atrium qui en fait un point de visite incontournable pour savourer un cannelé ou une viennoiserie typique.
J’espère que cette sélection et descriptifs d’un point de vue shopper vous inspirera et contribue à révéler l’importance primordiale de bien travailler tout le mix-retail d’un point de vente ainsi que sa cohérence d’assortiment et théâtralisation.
Va suivre très prochainement un dernier billet de ce Retail Tour sur l’univers de la beauté et des particularités new yorkaises.